Mardi avril 23rd 2024

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Citations Henri Bergson

« Le souvenir du fruit défendu est ce qu’il y a de plus ancien dans la mémoire de chacun de nous, comme dans celle de l’humanité. Nous nous en apercevrions si ce souvenir n’était recouvert par d’autres, auxquels nous préférons nous reporter. Que n’eût pas été notre enfance si l’on nous avait laissés faire ! Nous aurions volé de plaisirs en plaisirs. Mais voici qu’un obstacle surgissait, ni visible ni tangible : une interdiction. »

Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Chap.I, 1932

 

« On mettrait bien du temps à devenir misanthrope si l’on s’en tenait à l’observation d’autrui. C’est en notant ses propres faiblesses qu’on arrive à plaindre ou à mépriser l’homme. L’humanité dont on se détourne alors est celle qu’on a découverte au fond de soi. Le mal se cache si bien, le secret est si universellement gardé, que chacun est ici la dupe de tous : si sévèrement que nous affections de juger les autres hommes, nous les croyons, au fond, meilleurs que nous. Sur cette heureuse illusion repose une bonne partie de la vie sociale. »

Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Chap.I, 1932

 

« L’obligation est à la nécessité ce que l’habitude est à la nature. »

Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Chap.I, 1932

 

« Robinson dans son île reste en contact avec les autres hommes, car les objets fabriqués qu’il a sauvés du naufrage, et sans lesquels il ne se tirerait pas d’affaire, le maintiennent dans la civilisation et par conséquent dans la société. Mais un contact moral lui est plus nécessaire encore, car il se découragerait vite s’il ne pouvait opposer à des difficultés sans cesse renaissantes qu’une force individuelle dont il sent les limites. Dans la société à laquelle il demeure idéalement attaché il puise de l’énergie ; il a beau ne pas la voir, elle est là qui le regarde : si le moi individuel conserve vivant et présent le moi social, il fera, isolé, ce qu’il ferait avec l’encouragement et même l’appui de la société entière. »

Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Chap.I, 1932

 

« C’est la société qui trace à l’individu le programme de son existence quotidienne. On ne peut vivre en famille, exercer sa profession, vaquer aux mille soins de la vie journalière, faire ses emplettes, se promener dans la rue ou même rester chez soi, sans obéir à des prescriptions et se plier à des obligations. Un choix s’impose à tout instant ; nous optons naturellement pour ce qui est conforme à la règle. C’est à peine si nous en avons conscience ; nous ne faisons aucun effort. Une route a été tracée par la société nous la trouvons ouverte devant nous et nous la suivons il faudrait plus d’initiative pour prendre à travers champs. »

Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Chap.I, 1932

 

« On s’abstient d’affirmer, mais on voudrait laisser croire que la société humaine est dès à présent réalisée. Et il est bon de le laisser croire, car nous avons incontestablement des devoirs envers l’homme en tant qu’homme […] et nous risquerions de les affaiblir en les distinguant radicalement des devoirs envers nos concitoyens. L’action y trouve son compte. Mais une philosophie morale qui ne met pas l’accent sur cette distinction est à côté de la vérité ; ses analyses en seront nécessairement faussées. »

Henri Bergson, Les deux sources de la morale et de la religion, Chap.I, 1932

Voir aussi:

Les Citations d’Auguste Comte

Les Citations de Michel de Montaigne

 

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