Origine de l’expression qui va à la chasse perd sa place
Expression « qui va à la chasse perd sa place » : principales références et origines
Une expression à diverses origines
L’expression française « qui va à la chasse perd sa place » a plusieurs origines. Deux tendances principales se dégagent : pour certains, elle provient de la Bible, et pour
d’autres, du jeu de paume.
Origine de l’expression dans la Bible
La Genèse(Chapitre 27, versets 1 à 40), raconte comment Jacob, fils d’Isaac et de Rebecca, s’est approprié la bénédiction de son frère aîné Esaü. En effet, Isaac, devenu vieux et presque aveugle, a demandé à son fils Esaü d’aller à la chasse pour lui ramener du gibier et lui préparer un repas. Mais ayant entendu les propos de son mari, Rebecca, qui préférait Jacob, a aidé le cadet à obtenir la bénédiction de son père avant le retour d’Esaü. Ainsi, Esaü étant allé « à la chasse », a perdu « sa place » et la grâce qui lui revenait de droit, d’où l’expression « qui va à la chasse perd sa place ».
Origine de l’expression dans le jeu de paume
Les Français jouaient beaucoup au jeu de paume au Moyen-âge, et de nombreuses expressions en découlent. Selon les règles du jeu de paume, « la chasse » se définit comme un point particulier. Lorsqu’une équipe réussissait à l’obtenir, les joueurs changeaient de côté, donc de « place »… Et de ce fait, le joueur de service perdait également sa place, position qui était en général jugée favorable. C’est ainsi que l’expression est rapportée au jeu de paume, exprimant que le fait de gagner « la chasse » faisait perdre « sa place ».
Autre origine religieuse de l’expression
Qui va à la chasse perd sa place aurait également une autre référence religieuse… Il y avait autrefois dans les églises des reliques de saints dénommées « châsse ». Au cours de la messe, les fidèles avaient pour coutume d’aller se prosterner sur la relique ou de s’en approcher pour prier. Avant leur retour, une autre personne dans l’assemblée pouvait leur prendre leur place, et ils perdaient alors leur siège et leur position.
Les anecdotes relatives à l’expression
Les légendes et les récits qui justifient aussi « qui va à la chasse perd sa place » ne manquent pas. En 1854, Ulrich Ochsenbein, conseiller fédéral suisse a perdu une élection parce qu’il était parti à la chasse le jour du vote au Conseil fédéral. L’expression serait venue de cet incident… Une autre anecdote attribue l’expression au fait que les épouses délaissées par leurs époux allaient chercher du réconfort auprès d’autres hommes. Les maris perdaient donc « leur place » et leur titre d’époux.
Que retenir ?
Mais quelle qu’en soit la source, « qui va à la chasse perd sa place » exprime clairement ceci : il ne faut pas abandonner son bien pour vaquer à d’autres occupations, sous peine de voir un envieux s’en accaparer en son absence.
SC pour Savoiretculture.com