« Une espèce qui revendique pour domaine la terre entière est véritablement une espèce dominatrice et par conséquent supérieure. Telle est l’espèce humaine, qui représentera le point culminant de l’évolution des Vertébrés. »
Henri Bergson, L’évolution créatrice, Chap.II, 1907
« Il n’y a pas d’intelligence où l’on ne découvre des traces d’instinct, pas d’instinct surtout qui ne soit entouré d’une frange d’intelligence. C’est cette frange d’intelligence qui a été cause de tant de méprises. De ce que l’instinct est toujours plus ou moins intelligent, on a conclu qu’intelligence et instinct sont choses de même ordre, qu’il n’y a entre eux qu’une différence de complication ou de perfection, et surtout que l’un des deux est exprimable en termes de l’autre. En réalité, ils ne s’accompagnent que parce qu’ils se complètent, et ils ne se complètent que parce qu’ils sont différents, ce qu’il y a d’instinctif dans l’instinct étant de sens opposé à ce qu’il y a d’intelligent dans l’intelligence. »
Henri Bergson, L’évolution créatrice, Chap.II, 1907
« Notre intelligence, telle qu’elle sort des mains de la nature, a pour objet principal le solide inorganisé. »
Henri Bergson, L’évolution créatrice, Chap.II, 1907
« Ce qui est troublant, angoissant, passionnant pour la plupart des hommes n’est pas toujours ce qui tient la première place dans les spéculations des métaphysiciens. D’où venons-nous ? que sommes nous? où allons-nous ? Voilà des questions vitales, devant lesquelles nous nous placerions tout de suite si nous philosophions sans passer par les systèmes. Mais, entre ces questions et nous, une philosophie trop systématique interpose d’autres problèmes. « Avant de chercher la solution, dit-elle, ne faut-il pas savoir comment on la cherchera ? Étudiez le mécanisme de votre pensée, discutez votre connaissance et critiquez votre critique : quand vous serez assurés de la valeur de l’instrument, vous verrez à vous en servir. » Hélas ! ce moment ne viendra jamais. Je ne vois qu’un moyen de savoir jusqu’où l’on peut aller : c’est de se mettre en route et de marcher. »
Henri Bergson, L’énergie spirituelle. Essais et conférences, Chap.I, 1919
« Combien serait préférable une philosophie plus modeste, qui irait tout droit à l’objet sans s’inquiéter des principes dont il paraît dépendre! Elle n’ambitionnerait plus une certitude immédiate, qui ne peut être qu’éphémère. Elle prendrait son temps. Ce serait une ascension graduelle à la lumière. Portés par une expérience de plus en plus vaste à des probabilités de plus en plus hautes, nous tendrions, comme à une limite, vers la certitude définitive. »
Henri Bergson, L’énergie spirituelle. Essais et conférences, Chap.I, 1919
« J’estime, pour ma part, qu’il n’y a pas de principe d’où la solution des grands problèmes puisse se déduire mathématiquement. »
Henri Bergson, L’énergie spirituelle. Essais et conférences, Chap.I, 1919
« Qui dit esprit dit, avant tout, conscience. »
Henri Bergson, L’énergie spirituelle. Essais et conférences, Chap.I, 1919
« Une conscience qui ne conserverait rien de son passé, qui s’oublierait sans cesse elle-même, périrait et renaîtrait à chaque instant : comment définir autrement l’inconscience ? »
Henri Bergson, L’énergie spirituelle. Essais et conférences, Chap.I, 1919
« Toute conscience est donc mémoire, conservation et accumulation du passé dans le présent. »
Henri Bergson, L’énergie spirituelle. Essais et conférences, Chap.I, 1919
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