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Citations Henri Focillon

« 43 Citations Henri Focillon »

43 citations d’Henri Focillon (1881-1943), historien d’art français. Il fut professeur d’histoire de l’art, à l’université de Lyon et directeur des musées de la ville de 1913 à 1924, ensuite il ira enseigner à la Sorbonne à partir de 1924. Il deviendra en 1938 titulaire de la chaire d’histoire de l’art au Collège de France. En 1940, il choisit de s’exiler au Etats-Unis, ou il sera professeur à l’université de New Haven. Il fait partie en France, des grands historiens de l’art du XXe siècle.

 

« Souvent sur la place d’un étroit village, à l’ombre d’un porche ou devant une façade colorée par le temps, ces beaux caprices d’ornement, des reliefs ou la figure de l’homme est à la fois bête et plante, entrelacs et méandres, m’ont paru indéchiffrables et irréductibles à la raison. »

Henri Focillon, L’art des sculpteurs romans, 1931

 

« La main est action : elle prend, elle crée, et parfois on dirait qu’elle pense. Au repos, ce n’est pas un outil sans âme, abandonnée sur la table ou pendant le long du corps : l’habitude, l’instinct et la volonté de l’action méditent en elle, et il ne faut pas un long exercice pour deviner le geste qu’elle va faire. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« Les grands artistes ont prêté une attention extrême à l’étude des mains. Ils en ont senti la vertu puissante, eux qui, mieux que les autres hommes, vivent par elles. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« Ce qu’il y a de gauche dans la main gauche est assurément nécessaire à une civilisation supérieure ; elle nous relie au passé vénérable de l’homme, alors qu’il n’était pas trop habile, encore loin de pouvoir faire, selon le dicton populaire, tout ce qu’il veut de ses dix doigts. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« L’homme a fait la main, je veux dire qu’il l’a dégagée peu à peu du monde animal, qu’il l’a libérée d’une antique et naturelle servitude, mais la main a fait l’homme. Elle lui a permis certains contacts avec l’univers que ne lui assuraient pas ses autres organes et les autres parties de son corps. Dressée dans le vent, épanouie et séparée comme une ramure, elle l’excitait à la capture des fluides. Elle multipliait les surfaces délicatement sensibles à la connaissance de l’air, à la connaissance des eaux. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« La possession du monde exige une sorte de flair tactile. La vue glisse le long de l’univers. La main sait que l’objet est habité par le poids, qu’il est lisse ou rugueux, qu’il n’est pas soudé au fond de ciel ou de terre avec lequel il semble faire corps. L’action de la main définit le creux de l’espace et le plein des choses qui l’occupent. Surface, volume, densité, pesanteur ne sont pas des phénomènes optiques. C’est entre les doigts, c’est au creux des paumes que l’homme les connut d’abord. L’espace, il le mesure, non du regard, mais de sa main et de son pas. Le toucher emplit la nature de forces mystérieuses. Sans lui elle restait pareille aux délicieux paysages de la chambre noire, légers, plats et chimériques. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« Sans la main, point de géométrie, car il faut des barres et des ronds pour spéculer sur les propriétés de l’étendue. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« Il n’y a pas lieu de choisir entre les deux formules qui font hésiter Faust : au commencement était le Verbe, au commencement était l’Action, puisque l’Action et le Verbe, les mains et la voix sont unies dans les mêmes commencements. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

 

« C’est la création d’un univers concret, distinct de la nature, qui est le don royal de l’espèce humaine. La bête sans mains, même dans les plus hautes réussites de l’évolution, ne crée qu’une industrie monotone et reste sur le seuil de l’art. Elle n’a pu construire ni son monde magique ni son monde inutile. »

Henri Focillon, Eloges de la main, 1934

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