Dimanche décembre 8th 2024

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Citations Etienne Bonnot de Condillac

« Rien n’est beau que le vrai : cependant tout ce qui est vrai n’est pas beau. Pour y suppléer, l’imagination lui associe les idées les plus propres à l’embellir, et par cette réunion, elle forme un tout, où l’on trouve la solidité et l’agrément. La Poésie en donne une infinité d’exemples. C’est là qu’on voit la fiction, qui serait toujours ridicule sans le vrai, orner la vérité qui serait souvent froide sans la fiction. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.10, 1798

« L’imagination est à la vérité ce qu’est la parure à une belle personne : elle doit lui prêter tous ses secours, pour la faire paraître avec les avantages dont elle est susceptible. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.10, 1798

« L’instinct n’est qu’une imagination dont l’exercice n’est point du tout à nos ordres, mais qui, par sa vivacité, concourt parfaitement à la conservation de notre être. Il exclut la mémoire, la réflexion et les autres opérations de l’âme. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.11, 1798

« Le défaut des Français, c’est de borner les arts à force de vouloir les rendre simples. Par là ils se privent quelquefois du meilleur, pour ne conserver que le bon. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.II, Sect.I, Chap.1, 1798

« La musique est un art où tout le monde se croit en droit de juger, et où, par conséquent, le nombre des mauvais juges est bien grand. Il y a, sans doute, dans cet art, comme dans les autres, un point de perfection dont il ne faut pas s’écarter : voilà le principe ; mais qu’il est vague ! »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.II, Sect.I, Chap.5, 1798

« Quoique les grands hommes tiennent par quelque endroit au caractère de leur nation, ils ont toujours quelque chose qui les en distingue. Ils voient et sentent d’une manière qui leur est propre ; et, pour exprimer leur manière de voir et de sentir, ils sont obligés d’imaginer de nouveaux tours dans les règles de l’analogie, ou du moins en s’en écartant aussi peu qu’il est possible. Par là ils se conforment au génie de leur langue, et lui prêtent en même temps le leur. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.II, Sect.I, Chap.15, 1798

« Quant aux suppositions, elles sont d’une si grande ressource pour l’ignorance, si commodes ; l’imagination les fait avec tant de plaisir, avec si peu de peine : c’est de son lit qu’on crée, qu’on gouverne l’univers. Tout cela ne coûte pas plus qu’un rêve, et un philosophe rêve facilement. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des systèmes, chap.I, 1798

« C’est aux idées plus faciles, à préparer l’intelligence de celles qui le sont moins. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des systèmes, chap.II, 1798

« Nous naissons au milieu d’un labyrinthe, où mille détours ne sont tracés que pour nous conduire à l’erreur : s’il y a un chemin qui mène à la vérité, il ne se montre pas d’abord ; souvent c’est celui qui paraît mériter le moins notre confiance. Nous ne saurions donc prendre trop de précaution. Avançons lentement, examinons soigneusement tous les lieux par où nous passons, et connaissons-les si bien, que nous soyons en état de revenir sur nos pas. Il est plus important de ne nous trouver qu’où nous étions d’abord, que de nous croire trop légèrement hors du labyrinthe. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des systèmes, chap.II, 1798

« C’est bien la moindre chose qu’on permette aux hommes de déraisonner quand leurs erreurs ne tirent pas à conséquence. »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des systèmes, chap.III, 1798

« La morale est l’étude de peu de philosophes ; c’est peut-être un bonheur. La politique est la proie d’un plus grand nombre d’esprits, soit parce qu’elle flatte l’ambition, soit parce que l’imagination se plaît davantage dans les grands intérêts qui en sont l’objet. D’ailleurs il y a peu de citoyens qui ne prennent quelque part au gouvernement ! »

Etienne Bonnot de Condillac, Traité des systèmes, chap.III, 1798

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