Vendredi avril 19th 2024

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Citations Etienne Bonnot de Condillac

« Il est constant qu’on ne peut mieux augmenter l’activité de l’imagination, l’étendue de la mémoire, et faciliter l’exercice de la réflexion, qu’en s’occupant des objets qui, exerçant davantage l’attention, lient ensemble un plus grand nombre de signes et d’idées ; tout dépend de là. Cela fait voir, pour le remarquer en passant, que l’usage où l’on est de n’appliquer les enfants, pendant les premières années de leurs études, qu’à des choses auxquelles ils ne peuvent rien comprendre, ni prendre aucun intérêt, est peu propre à développer leurs talents. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.5, 1798

 

« C’est à la réflexion que nous commençons à entrevoir tout ce dont l’âme est capable. Tant qu’on ne dirige point soi-même son attention, nous avons vu que l’âme est assujettie à tout ce qui l’environne, et ne possède rien que par une vertu étrangère. Mais si, maître de son attention, on la guide selon ses désirs, l’âme alors dispose d’elle-même, en tire des idées qu’elle ne doit qu’à elle, et s’enrichit de son propre fonds. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.5, 1798

« La géométrie nous apprend que le moyen le plus propre à faciliter notre réflexion, c’est de mettre sous les sens les objets même des idées dont on veut s’occuper, parce qu’alors la conscience en est plus vive, mais on ne peut pas se servir de cet artifice dans toutes les sciences. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.5, 1798

« Il n’y a que deux sortes de talents ; l’un qui ne s’acquiert que par la violence qu’on fait aux organes ; l’autre qui est une suite d’une heureuse disposition et d’une grande facilité qu’ils ont à se développer. Celui-ci appartenant plus à la nature, est plus vif, plus actif et produit des effets bien supérieurs. Celui-là, au contraire, sent l’effort, le travail, et ne s’élève jamais au-dessus du médiocre. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.5, 1798

« Il est aisé de distinguer deux idées absolument simples ; mais, à mesure qu’elles se composent davantage, les difficultés augmentent. Alors nos notions se ressemblant par un plus grand nombre d’endroits, il est à craindre que nous n’en prenions plusieurs pour une seule, ou que du moins nous ne les distinguions pas autant qu’elles doivent l’être ; c’est ce qui arrive souvent en métaphysique et en morale. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.6, 1798

« La réflexion qui nous donne le pouvoir de distinguer nos idées, nous donne encore celui de les comparer, pour en connaître les rapports. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.6, 1798

« Si les idées des mathématiciens sont exactes, c’est qu’elles sont l’ouvrage de l’algèbre et de l’analyse. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.7, 1798

« On dit communément qu’il faut avoir des principes : on a raison ; mais je me trompe fort, ou la plupart de ceux qui répètent cette maxime, ne savent guères ce qu’ils exigent. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.7, 1798

« De l’opération de juger naît celle de raisonner. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.8, 1798

« L’imagination emprunte ses agréments du droit qu’elle a de dérober à la nature ce qu’il y a de plus riant et de plus aimable, pour embellir le sujet qu’elle manie. Rien ne lui est étranger, tout lui devient propre, dès qu’elle en peut paraître avec plus d’éclat. C’est une abeille qui fait son trésor de tout ce qu’un parterre produit de plus belles fleurs. C’est une coquette, qui, uniquement occupée du désir de plaire, consulte plus son caprice que la raison. Toujours également complaisante elle se prête à notre goût, à nos passions, à nos faiblesses ; elle attire et persuade l’un par son air vif et agaçant, surprend et étonne l’autre par ses manières grandes et nobles. Tantôt elle amuse par des propos riants, d’autres fois elle ravit par la hardiesse de ses saillies. Là, elle affecte la douceur pour intéresser ; ici, la langueur et les larmes pour toucher ; et, s’il le faut, elle prendra bientôt le masque, pour exciter des ris. Bien assurée de son empire, elle exerce son caprice sur tout. Elle se plaît quelquefois à donner de la grandeur aux choses les plus communes et les plus triviales, et d’autres fois à rendre basses et ridicules les plus sérieuses et les plus sublimes. Quoiqu’elle altère tout ce qu’elle touche, elle réussit souvent, lorsqu’elle ne cherche qu’à plaire ; mais hors de là, elle ne peut qu’échouer. Son empire finit où celui de l’analyse commence. »

Etienne Bonnot de Condillac, Essai sur l’origine des connaissances humaines, Part.I, Sect.II, Chap.10, 1798

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