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Citations Jean Jaurès

 

En parlant de Rousseau : « On traite volontiers cet homme de chimérique : toutes ses erreurs sont de n’avoir pas cru assez à sa chimère. Dans ce manque de foi est la clef de ces apparents paradoxes sur les progrès funestes de la civilisation. S’il avait cru possible de rectifier la société actuelle dans le sens de l’égalité et du bonheur, il aurait beaucoup moins célébré la condition primitive de l’homme. Mais il ne voulait pas que l’humanité eût tout à fait manqué sa vie et voyant le présent mauvais, ne croyant pas l’avenir meilleur, il attribuait l’innocence et la joie à certaines périodes lointaines du développement humain. »

Jean Jaurès, Les idées politiques et sociales de Jean-Jacques Rousseau, 1912

 

« L’homme est un artiste étrange, sublime et inconstant : il crée, il sculpte des statues vivantes, il les anime de son souffle libre, mais ce souffle se refroidit, les puissances de la matière prévalent, le sourire se change en grimace, les lèvres raillent, l’œuvre blesse l’artiste, la chose créée enchaîne le créateur, et Jean-Jacques crie à l’âme humaine : Garde-toi de créer ! ».

Jean Jaurès, Les idées politiques et sociales de Jean-Jacques Rousseau, 1912

 

« Je sais qu’aux hommes de bon vouloir il faudra lutter contre l’ignorance dormante et routinière des foules assujetties, contre le discrédit que les démagogues et les charlatans de la démocratie jettent sur les meilleures causes, contre les basses habiletés des bas politiciens. Il faudra lutter contre les pharisiens de la démocratie, qui acceptent tout du droit, à l’exception des sacrifices qu’il commande, qui prétendent ouvrir leur âme à certaines espérances, pourvu qu’elles restent toujours de vagues chansons sous le ciel étoilé, qui veulent bien saluer la Justice lorsqu’elle passe dans les nuées, mais qui l’oppriment dès qu’elle descend sur la terre. Mais nous qui allons chercher dans Jean-Jacques l’inspiration de la justice, nous savons par une expérience qu’il n’avait pas, et qui s’appelle la Révolution française, qu’il ne faut jamais désespérer, et qu’un jour ou l’autre, dans notre pays de France, la grandeur des événements répond à la grandeur de la pensée. »

Jean Jaurès, Les idées politiques et sociales de Jean-Jacques Rousseau, Revue de Métaphysique et de Morale, mai-juin 1912

 

« A l’heure actuelle, nous sommes peut-être à la veille du jour où l’Autriche va se jeter sur les Serbes et alors l’Autriche et l’Allemagne se jetant sur les Serbes et les Russes, c’est l’Europe en feu, c’est le monde en feu. »

Jean Jaurès, Discours de Vaise : Contre la guerre, 25 juillet 1914

 

« Eh bien! Citoyens, dans l’obscurité qui nous environne, dans l’incertitude profonde où nous sommes de ce que sera demain, je ne veux prononcer aucune parole téméraire, j’espère encore malgré tout qu’en raison même de l’énormité du désastre dont nous sommes menacés, à la dernière minute, les gouvernements se ressaisiront et que nous n’aurons pas à frémir d’horreur à la pensée du cataclysme qu’entraînerait aujourd’hui pour les hommes une guerre européenne. »

Jean Jaurès, Discours de Vaise : Contre la guerre, 25 juillet 1914

 

« Quoi qu’il en soit, citoyens, et je dis ces choses avec une sorte de désespoir, il n’y a plus, au moment où nous sommes menacés de meurtre et, de sauvagerie, qu’une chance pour le maintien de la paix et le salut de la civilisation, c’est que le prolétariat rassemble toutes ses forces qui comptent un grand nombre de frères, Français, Anglais, Allemands, Italiens, Russes et que nous demandions à ces milliers d’hommes de s’unir pour que le battement unanime de leurs cœurs écarte l’horrible cauchemar. »

Jean Jaurès, Discours de Vaise : Contre la guerre, 25 juillet 1914

Voir aussi :

Les Discours de Jean Jaurès

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